Le voyage de Jules VERNE
au berceau de la volcanologie…
dernière mise à jour : 20 janvier, 2005

D’après les travaux de Lionel DUPUY, En relisant Jules Verne. Un autre regard sur les Voyages Extraordinaires, Dole : La Clef d'Argent. Février 2005, 176 pages. ISBN 2-908254-45-X - 12 euros, Page web : http://clefdargent.free.fr//erjv.php3.

 

"Mon but a été de dépeindre la Terre, et pas seulement la Terre, mais l’univers, car j’ai quelquefois transporté mes lecteurs loin de la Terre dans mes romans…

Jules VERNE, 1893.

 Un voyage purement imaginaire…

Une fois les côtes de la mer Lidenbrock atteintes, et après une petite visite du rivage, la volonté du professeur Lidenbrock est évidemment tenté de procéder à la traversée de cette dernière. Le début de la traversée commence ainsi le 13/08/1863. Le lendemain, les voyageurs ont déjà parcouru 35 lieues depuis la côte, le surlendemain, ils sont à 100 lieues de la même côte, et le jeudi 20/08/1863 ils atteignent l’îlot Axel, à 270 lieues de la côte, soit environ à 600 lieues de l’Islande. Or, compte tenu de l’itinéraire emprunté, et en partant du principe que le voyage a été rectiligne, il est intéressant de remarquer que cet îlot Axel se situe, à quelques lieues près, très exactement sous la ville d’Hambourg, là où Graüben attend son futur mari... Repartant de l’îlot en question, la tempête les ramène en réalité à leur point de départ, à quelques lieues près de là où ils partirent, le 13/08/1863.

Or, c’est à partir de ce même point, et après quelques pérégrinations supplémentaires le long de la côte, que s’effectue leur remontée dans le ventre du Stromboli, alors qu’en réalité ils sont revenus sous les Monts Grampians, en Ecosse. Or, à la page 297, Axel et le professeur Lidenbrock déclarent avoir parcouru environ 900 lieues depuis Reykjawik et être sous la Méditerranée, ne sachant pas que la tempête les a en fait ramenés à leur point de départ. Pourtant, 900 lieues, c’est ce qui sépare à peu près (réellement) Reykjawik du Stromboli. Cela est donc très étonnant. Réellement (si nous pouvons employer ce terme) ils sont sous l’Ecosse, imaginairement ils sont sous le Stromboli. Pour autant, la remontée les ramène effectivement sur les flancs du Stromboli. Cela est-il dû alors au dérèglement de la boussole (consécutif au contact avec la boule de feu, page 288) ? Au contraire, peut-être n’a-t-elle pas été du tout touchée par la boule de feu. Ainsi, ils ne seraient pas revenus à leur point de départ, mais ils seraient réellement arrivés sous la Méditerranée, et plus particulièrement sous le Stromboli, rendant leur voyage alors possible... Tout cela est quand même étrange, puisque la boussole continue à indiquer le nord à la place du sud, même une fois les voyageurs revenus sur la terre ferme.


Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Joachim du Bellay, (1558)


Geodynamica Publishing, 20 janvier, 2004